La guerre à deux heures de Paris
Entretien
Mise à jour le 28/02/2022
Tribune de Jean-Didier BERTHAULT
Au moment où j’écris cette
tribune, nous ignorons tous quelle sera la situation de la guerre en Ukraine lors
de la publication de notre journal municipal.
Cela fait déjà 3 jours que nous
sommes sous le choc de la décision du Président russe d’envahir militairement
l’Ukraine et de déclencher de fait une guerre en Europe contre un peuple frère.
3 jours que nous ne pouvons
qu’être à la fois sidérés, indignés, mais aussi admiratifs du courage du
Président Zelensky, du peuple ukrainien et des habitants de Kiev assiégée.
3 jours que nous voyons des
familles ukrainiennes se séparer à la frontière polonaise, des hommes et des
femmes en âge de combattre rester dans leur pays pour le défendre, ou encore
d’autres revenir pour prendre les armes.
Quel courage et quelle dignité,
quelle unité autour de ce drapeau jaune et bleu !
Notre arrondissement est le siège
de 3 ambassades de pays particulièrement concernés par cette guerre et frontaliers
de la Russie et de l’Ukraine : la Lituanie, la Moldavie et la Géorgie.
Avec Geoffroy Boulard nous avons
eu l’occasion lors de discussions récentes avec les ambassadeurs de ces pays
d’affirmer notre totale solidarité, mais aussi notre volonté d’ouvrir les
portes de la Mairie du 17ème à tout ce qui sera utile au rayonnement
de leurs nations et à la compréhension des enjeux tragiques qu’elles
connaissent actuellement.
Nous n’oublions pas non plus
évidemment l’Arménie, un pays ami voisin de la Géorgie et de l’Azerbaïdjan,
durement touché par des conflits récents et à proximité géopolitique de cette
nouvelle guerre.
Ceux qui me liront pourront
toujours penser que l’action diplomatique d’un arrondissement n’est que très
limitée. Au sens de peser directement sur la situation internationale c’est
probablement vrai, mais l’heure est aussi venue pour les peuples, à l’heure des
réseaux sociaux et des chaînes d’information qui nous projettent directement
dans cette guerre, de prendre leur destin en main et de le faire savoir, à
chaque échelon de nos démocraties.
C’est tout le sens de nos
échanges et des décisions symboliques fortes que nous avons prises en hissant
le drapeau ukrainien sur la façade de la Mairie et en incitant les habitants à
pavoiser leurs immeubles de ces couleurs devenues celles de la paix et de la
liberté.
Nous avions peut-être oublié le
sens profond de ces deux mots, l’Ukraine nous en rappelle tristement le prix.
Jean-Didier BERTHAULT
Conseiller de Paris
Délégué aux relations européennes
et internationales