Emprunter la rue de Lévis, c’est être plongé dans une ambiance de village, conviviale et familiale. Les effluves des étals de fruits et légumes se mélangent aux parfums émanant des fleuristes, tandis que les commerces de thé, fromageries, boucheries, épiceries fines, pâtisseries rivalisent de leurs plus beaux atours pour attirer le chaland. Prendre un verre en terrasse pour observer le spectacle de la rue est même devenu une tradition locale.

Difficile d’imaginer qu’au bout de cette rue, l’une des préférées des habitants de la Plaine Monceau, trônait un château médiéval dont l'entrée était située place de Lévis. Sa disparition durant le Second Empire et les grands travaux d’urbanisme de la fin du 19^e siècle ont terminé de transformer ce chemin de campagne en une rue piétonne. Au numéro 8, à l’abris des regards, se dressent sur les vestiges de la « Salle de la réunion », une ancienne salle de bal qui vit défiler des orateurs de renom, les bâtiments de l’ancienne usine de torréfaction des Cafés Patin construite en 1885. Plus récemment, au numéro 69, l’Astrée, la librairie préférée d’Amélie Nothomb, vient de baisser rideau sur sa devanture façon art déco des années 70 après un long chapitre de cinquante ans. Ses propriétaires, Michèle et Alain, sont même devenus les personnages d’un de ses romans. Chaleureux, passionnants et originaux, ils sont à l’image de la rue de Lévis. Un monde en soi qui obéit à son propre rythme, aux antipodes de la frénésie des grands boulevards parisiens.